La croix du sud

Résumé :

 

C'est dur, la vie, quand on a honte de ses parents...

Et c'est encore plus dur quand on a honte d'avoir honte de ses parents...

 

Est-ce normal de s'appeler Stéphane, d'avoir douze ans, d'être un gentil garçon, d'être le premier de sa classe, d'aimer la lecture et le cinéma, le dessin et la musique classique, et de n'être jamais d'accord avec ses parents ?

Extrait :

 

" Aurélie...

Noël ! Noël !... Ce mot ne chante plus dans mon cœur comme auparavant. Voilà plus de six mois que Stéphane est parti et qu'il n'a pas donné de ses nouvelles. Ses parents espèrent qu'il reviendra. Avec l'aide de papa, ils ont organisé une campagne de presse. La photo de Stéphane est parue dans tous les journaux, et même à la télé. Des gens ont téléphoné à la police. Ils avaient cru le voir ici et là, un peu partout, à Strasbourg, à Marseille, à Bordeaux... Ce n'étaient que des fausses pistes. Ce n'était pas mon Stéphane.

Le cadeau que j'ai déposé pour lui au pied du sapin le fera-t-il revenir ? Sans doute suis-je bête de penser que ce cadeau est une sorte de gri-gri, de patte de lapin, d'objet magique qui va émettre des ondes et lui dire qu'on l'attend ici.

"La Croix du Sud", ce n'est pas un nom de porte-malheur. C'est un nom de porte-bonheur.

Stéphane, reviens, je t'en prie ! "

Critiques :

 

" - Après les altercations avec ses affreux parents, l'accusation injuste de vol à l'étalage, Stéphane décide de fuguer. Les personnages, souvent en marge des lois, évoluent dans un climat sombre, morbide et impitoyable. La trame étoilée d'expressions argotiques est angoissante pour les plus jeunes et pas assez élaborée pour leur aînés. "

Pierre Vezina 

 

" - Dans La Croix du Sud, Stéphane fuit son domicile familial, il fugue. A la fin, il a évolué et surtout atteint son but fixé. "

 

" - Stéphane, le héros de ce court récit, a douze ans et n'en peut plus de l'injustice, de la laideur, de la pauvreté. Il fugue. Et sa fugue se doublera de la rencontre avec un fait divers authentique : le naufrage du Herald of Zeebruge. Rien de gai, on le voit ; Hervé Jaouen, qu'il écrive (et très bien) pour les adultes ou pour les jeunes, exprime un souci constant de réalisme social. Mais, rassurez-vous, aucun catastrophisme non plus. "

CFDT-Magazine - N° 138 - Mai 1989