Résumé :
Milton John est le fils naturel d'un richissime américain et d'une souffleuse de la Comédie française. Héritier d'une fortune colossale, il peut tout se permettre. Et il ne s'en prive pas.
Amoureux fou de sa "fleur de Bahia", le voilà propulsé dans des aventures délirantes - pastiche de James Bond - où il affronte un mystérieux maniaque, l'Albagore, baron de la drogue, comte du marché noir, marquis de l'économie souterraine, prince du film d'horreur tourné en "live" et voleur d'oocytes...
Milton John entraîne avec lui le lecteur dans ses histoires loufoques, ses amours sans cesse contrariées, dans un roman vif, plein d'humour, où l'auteur s'est amusé à épingler tous les travers de notre fin de siècle. Du rire et du sourire pour tous.
Extrait :
" J'étais oisif.
Membre de l'Ivy School Association, élevé dans le culte des affaires, enfant de la vieille Europe et du Nouveau Monde, compromis heureux entre la culture latine et le mauvais goût américain, j'étais libre de philosopher à loisir dans mes champs pétrolifères, dont l'or noir avait permis à Daddy de constituer un trust gigantesque.
Etalées comme des tapis persans sur les collines d'Anatolie, mes actions auraient recouvert l'ensemble des anciens Etats confédérés. Compagnies de chemin de fer, chantiers navals, cimenteries, conserveries, chalutiers, thoniers, restaurants, hôtels, motels, journaux, librairies, scieries, forêts, filatures, moutons, tondeuses et pâturages, tout m'appartenait au sein d'une monstrueuse concentration verticale et horizontale.
J'avais délégué mes pouvoirs et me contentais de m'asseoir au gré de ma fantaisie dans les fauteuils de président de quelque quatre cents conseils d'administration. Je m'asseyais et disais :
- Well, les bénéfices sont insuffisants. Faites en sorte qu'ils augmentent...
Et je m'en allais. Cette communication lapidaire constituait le principal de mon travail de gestion.
J'étais surmené, malgré cela.
Réceptions, mariages princiers, fêtes de charité, congrès des démocrates, congrès des républicains, baptêmes, enterrements, concours de poésie des petits enfants de la maternelle de Troutereek (Michigan, 1 275 âmes), défilés de mode, tournois de Scrabble des retraités de la General Motors, lancement de sous-marins nucléaires, bridges de l'Amicale des veuves de pasteurs, pokers de l'Association des truands réhébilités, vernissages d'expositions de toiles monochromes, goûters de la Ligue contre la boulimie, partout j'étais demandé. C'était épuisant.
Bien sûr, maman aurait été contente.
- L'oisiveté est mère de tous les vices, disait-elle.
Certes, mais quand l'oisiveté va de pair avec le surmenage ? "
Critiques :
" - Ecrit par un maître du roman noir, ce polar loufoque, pastiche de James Bond, a des vertus corrosives. Fils d'un milliardaire américain et d'une souffleuse de la Comédie-Française, le jeune héros est un oisif de haute volée, qui partage son temps entre ses amours contrariées et ses aventures délirantes. De quoi s'interroger en pouffant de rire sur les valeurs de notre fin de siècle. "
Marine Vogel - Lire - Novembre 1995
" - Le livre parle d'un jeune homme qui a une certaine présence. Nommé Milton John Whitterfield le cinquième, orphelin à 12 ans, il hérite de la fortune de son père. Dans sa vie d'adulte, il réussit avec succès et côtoie les plus belles personnalités. Il tombe amoureux d'une certaine Anita, sa fleur de Bahia, au cours d'un défilé pour l'élection de Miss Univers. Ensemble, ils vont vivre des histoires surprenantes, dont l'instigateur est l'Albagore. Ce dernier les entraînera dans des aventures aussi dangereuses que palpitantes avant de se faire connaître. "
" - J'ai beaucoup aimé ce livre. Je trouve qu'il est très bien écrit et compréhensible. L'auteur essaie de nous tenir en haleine jusqu'au bout et il y arrive. "
Vanessa Rivalin et Julie Guyochet - 2de
" - Récit d'aventures dont une partie importante de l'action se passe aux Etats-Unis. Il y est question de police, de commerce de la drogue, de marché noir, etc. L'ouvrage est bien écrit et le récit est alerte. L'action se déroule en de nombreux épisodes brefs. L'auteur laisse percer un certain humour à l'égard des travers de la société moderne. "
" - Fils naturel d'un richissime américain et d'une souffleuse de la Comédie Française, Milton-John hérite d'un empire financier et pétrolifère et devient la dix-huitième fortune du monde, connu des gazettes sous le nom d'Oisif Surmené. "
" - Son Milton John donne dans l'oisif loufoque. Jaouen : un pastiche bien frais
Hervé Jaouen est tout sauf un oisif. Il a dû s'amuser à écrire son dernier roman "L'Oisif surmené". En tout cas, nous, il nous a bien amusés. Un délire à lire.
Vous avez aimé "les Endetteurs" ? Circulez, y a rien de commun. "L'Oisif surmené" que vient de publier Hervé Jaouen au Seuil n'a aucune prétention à réformer les institutions.
Son oisif se situerait plutôt entre un Bérurier distingué et un James Bond faisant des clins d'œil appuyés au lecteur. Just a poke.
Le roman se lit comme un polar. Pas étonnant, c'est un polar.
Mais pas le polar qui vous prend la tête. Juste le truc assez marrant pour vous faire passer une bonne heure au pageot, pendant que bobonne lit Bonne Soirée. C'est drôle. C'en est même si tordant que si vous n'avez pas le Dunlopillo, vous risquez de la réveiller.
L'Oisif de ce point de vue est juste le contraire du somnifère.
Et ce n'est pas parce que le protagoniste Milton John Whitterfield le Cinquième nous ressort Phèdre (surtout Phèdre, à croire qu'Hervé Jaouen trop surmené par l'écriture n'a pas eu le loisir de réviser tous ses classiques), Britannicus, Le Cid, etc, que l'Oisif fera partie des prochains sujets du bac. L'Oisif est au polar noir amerloque ce que le western spaghetti est à John Ford. Un pastiche. Avec toutes les recettes. Le flic irlandais, la flasque de whisky, la miss monde enlevée. Les ingrédients d'un Série Noire des fifties.
Grâce au Ciel, Milton John est d'ascendance fransquillonne. Sa mère était souffleuse à la Comédie Française. Ce qui explique ses références culturelles au Répertoire.
Pour le reste, l'Albagore est Ricain et antipathique, ce qui chez Jaouen n'est pas forcément contradictoire. C'est la force du Mal qui permet, faire-valoir, à Milton John, (en souvenir du poète élizabéthain que tout le monde adoooore John Milton, malheureusement décédé en 1674) de jouer les chevaliers blancs.
Quelle classe, ce Milton John. Que ne ferait-il pas pour sa Fleur de Bahia ? Et nous, donc. "
Gildas Le Bozec - Ouest-France - 22/09/1995
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